vendredi 19 octobre 2012

Passage à tabas d’un lycéen sans histoire



 

L'IGS, la police des polices, a ouvert une enquête après une plainte pour « violences aggravées » déposée par un adolescent sans histoire de Sucy-en-Brie.

Le 6 octobre dernier, vers 00h45, alors qu'il rentre avec son grand frère d'un match de foot en salle dans son quartier de la Cité Verte, Chaïn M. est surpris par une voiture de la Brigade Anti Criminalité départementale (BAC) qui s'arrête brusquement à sa hauteur. Grossière erreur, l'adolescent commence à courir, « un réflexe car j'ai eu peur », explique-t-il. Un policier le rattrape et le plaque au sol.

Une version confirmée par les habitants de quatre appartements situés dans l'immeuble voisin et dont certains seront entendus plus tard par la police des polices (l’IGS).

Selon son témoignage, le lycéen en 1er ES aurait ensuite été emmené dans un bois. Là, il aurait été tabassé de plus belle.

« Le passager à ma droite m'a dit : ‘on va s'amuser un peu avec toi’. A ce moment là, je pensais que c'était fini pour moi. J'étais fatigué de prendre des coups. Ils m'ont pris les parties génitales et ils me les ont serrées avec leurs mains. A chaque fois que j'ouvrais la bouche pour crier 'aïe', ils me frappaient encore plus fort. Je me sentais seul ».

Chaïn est alors conduit au commissariat de Boissy-Saint-Léger, le visage ensanglanté, Chaïn est menotté à un banc - ce que confirme une source policière à France Info.

Les policiers, alors contraints d'appeler les pompiers pour examiner Chaïn, auraient obligé ce dernier à déclarer qu'il était tombé tout seul dans l'escalier.

N'ayant rien de particulier à lui reprocher, Faïza, la mère du garçon, est finalement appelée pour venir le chercher.

 « Je retrouve mon fils plein de sang jusqu'à la cheville », raconte-t-elle.

 « Il avait pleins de coups dans le visage, le nez fracturé. Il n'est pas tombé, il a reçu des coups ! On s'est acharné sur lui ! »

Trauma crânio-nasal et multiples hématomes


Aux urgences, le médecin qui examine le jeune homme écrit dans son certificat :

« Le patient présente un trauma crânio nasal avec épistaxis » (hémorragie et saignements), un « traumatisme et une plaie au coude droit », de « multiples hématomes au niveau du visage », des « érosions scrotales » et un « traumatisme du rachis dorsal ».

Bilan médical : 5 jours d’ITT pour le patient (Incapacité Totale de Travail).

Le lycéen et sa mère ont déposé une plainte pour « violences aggravées ». Jérôme Karsenti, leur avocat, compte également déposer une seconde plainte pour « enlèvement, séquestration et actes de torture et de barbarie ».

L'IGS a ouvert une enquête l'interpellation « musclée » et a déjà entendu plusieurs témoins.

Un haut responsable policier du département déclare sur France Info :

« C'est une histoire dingue, je ne vois pas des collègues de la BAC agir ainsi, de manière totalement gratuite »

La préfecture de police de Paris ne souhaite pas réagir pour le moment.

Photo : France Info

Voir aussi : Le Figaro
  

 


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